Vous avez de plus en plus de mal à supporter les caprices de vos enfants, les plaintes de votre conjoint(e), les exigences de votre patron, les reproches de votre soeur et les questions de votre mère? Vous ne pouvez vous empêcher de fulminer intérieurement ou de laisser votre colère éclater, pour souvent vous en vouloir ensuite d’avoir crié sur vos proches ? Peut-être ressentez-vous de la culpabilité si vos émotions vous ont poussé à commettre des actes que vous regrettez ? Ou encore vous vous laissez gagner par la tristesse devant l’impuissance que vous ressentez à changer les choses ?
Non seulement il en résulte un état de tension interne et externe : stress, transpiration, palpitations, ou au contraire léthargie, dépression… mais peut-être aussi s’ensuivent des troubles psychosomatiques (tensions musculaires, troubles digestifs, eczéma, troubles du sommeil, tachycardie, problèmes respiratoires, etc…)
C’est bien humain et rien ne sert de culpabiliser d’avoir été submergé par le stress ou d’avoir commis des actes sous le coup de l’émotion, peut-être avec des conséquences.
Ceci étant dit, il est possible d’apprivoiser ses émotions pour ne plus se laisser submerger par leurs effets indésirables, et par conséquent également de limiter la réaction associée et l’impact sur notre entourage.
La sophrologie nous apprend à les accueillir en conscience afin de mieux les comprendre et de les vivre avec plus de sérénité, à garder la juste distance pour ne plus en souffrir. En cessant de lutter contre nous-même, tout devient bien moins douloureux.
Et en réalité, nos émotions sont là pour nous y aider, car elles nous adressent un message.
#1 - Comprendre l’utilité de l’émotion
En effet, toutes les émotions ont une raison d’être, même celles que l’on juge souvent comme « négatives », à tort.
Il serait nuisible de les supprimer car elles ont un rôle vital de préservation de notre intégrité physique et psychique. Elles nous indiquent la nature de la situation et comment y répondre afin de s’adapter aux sollicitations de notre environnement.
Elles nous renseignent sur le fait qu’un besoin en nous n’est pas satisfait, et que quelque chose doit être fait pour rétablir l’équilibre.
En quelque sorte, elles jouent le rôle de radars, da panneaux indicateurs et de moteurs.
Mais concrètement, comment on fait pour décoder ses émotions ?
#2 - Ecouter le message porté par l’émotion
Voici le rôle des émotions primaires. Les reconnaître vous permettra de vous poser les bonnes questions dans les situations de stress.
La colère : préserve notre intégrité
Elle traduit une insatisfaction face à une personne ou une situation, et nous signale ce que nous considérons comme un obstacle à notre bien-être. Elle nous ordonne d’attaquer. Elle peut prendre une forme modéré (irritation, mécontentement), ou plus intense (courroux, rage). Lorsqu’elle n’est pas exprimée au bon moment, au bon endroit et à la bonne personne, elle peut susciter agressivité, violence, fureur. Elle consomme beaucoup d’énergie.
La colère est reliée au besoin de RESPECT. Nous avons besoin de nous affirmer, de poser nos limites.
La tristesse : nous renseigne sur un manque
Elle manifeste un lâcher-prise émotionnel lors d’une perte, ou une attente non satisfaite. Elle nous invite à nous retirer de l’action, et pousse à une réflexion pour comprendre le sens de l ‘événement. Sa manifestation attire la sympathie, l’empathie, et protège contre l’agressivité des autres. Les teintes de la tristesse vont de l’ennui à la dépression en passant par le chagrin et l’abattement.
La tristesse est reliée à un besoin de PASSAGE. Nous avons besoin de passer d’un état à un autre, de changement, d’une transition.
La peur : nous avertit d’un danger
Liée à notre instinct de survie, elle prépare à une action physique de fuite. Elle peut engendrer différents comportements : paralysie, négation du danger, évitement. Elle revêt les couleurs suivantes : appréhension, crainte, effroi, frayeur, inquiétude, affolement, angoisse, terreur.
La peur est reliée à un besoin de SÉCURITÉ. Nous ressentons un danger que la peur nous pousse à fuir pour nous protéger.
La joie : elle nous motive pour avancer et partager
Elle s’exprime lorsqu’un objectif a été atteint, une demande satisfaite. Ephémère, communicative, elle alimente la créativité, pousse vers l’autre, et engendre détente et plaisir. Ses nuances : aisance, gaité, plaisir, enthousiasme, allégresse, excitation, euphorie, sérénité.
La joie est reliée à un besoin de PARTAGE.
Le dégoût : nous met à distance de ce qui est toxique pour nous
Peut être déclenché par un aliment mais aussi un comportement non éthique. Il signale un danger interne. Son rôle : éviter l’empoisonnement au niveau alimentaire mais également psychique, en provoquant une réaction de rejet. Elle va de l’amertume à l’écoeurement en passant par l’aversion et le mépris.
Le dégoût est relié à un besoin de PRÉSERVATION.
La surprise : nous aide à nous adapter
Le déclencheur sera une élément nouveau ou inattendu. La surprise génère un sursaut, son rôle est de nous permettre de gérer les changements inopinés. Elle se décline en enthousiasme, étonnement, stupéfaction ou insécurité.
La surprise est reliée à un besoin d’OUVERTURE. Nous avons besoin de nous ouvrir à de nouveau possibles pour nous adapter à notre environnement.
#3 - Bienveillance avec soi-même
Après avoir été déstabilisé par nos émotions, il est fréquent de culpabiliser : « je suis trop con », « pourquoi j’ai dit ça », « de toute façon je ne suis bonne à rien »… Pourtant, se juger durement ne fait que nous rendre hermétique au message de l’émotion et renforcer le réflexe d’auto-punition.
Même si nous nous en rendons compte seulement après s’être emporté ou laissé submerger, plutôt que de nous flageller, rappelons-nous que nous avons fait de notre mieux à ce moment-là, et que nous allons agir pour mieux gérer les situations futures.
Il est crucial de s’entraîner à la bienveillance envers nous-même, afin d’ouvrir notre conscience à d’autres possibles.
La sophrologie nous apprend à nous libérer des jugements, à mieux nous accepter, à agir pour tirer les leçons de nos erreurs et améliorer le vécu de nos émotions.
#4 - Accueillir l’émotion
C’est l’étape la plus difficile, car elle échappe à la seule volonté consciente.
Et pourtant c’est de loin la plus importante, car sans elle point de changement.
C’est pourquoi la sophrologie propose de passer par le corps pour établir des liens avec la conscience.
>>> Comment on fait pour accueillir ses émotions en pratique?
Dès que nous sentons l’émotion monter, nous essayons de respirer en conscience pour nous recentrer, en tentant de garder une certaine distance avec l’émotion.
Observons les sensations dans le corps, l’endroit et la façon dont l’émotion se manifeste en nous, en prenant soin de ne pas juger ni mentaliser ce que nous ressentons.
Il s’agit de rester ouvert et attentif à nos ressentis internes liés au vécu de l’émotion, ne pas se fermer ni chercher à rejeter l’émotion, ni fusionner avec elle et se laisser embarquer par son flot.
Rappelez-vous que vous subissez la dictature de vos émotions tant que vous n’êtes pas conscient de leur raison d’être et de leurs déclencheurs, mais qu’en prenant conscience de leur rôle et en étant attentif à leurs manifestations, vous commencez déjà à reprendre le dessus.
Là aussi la sophrologie nous apprend à accueillir et apprivoiser nos émotions, et même à les utiliser à notre avantage.
#5 - Répondre au besoin
Une fois que vous parvenez mieux à accueillir vos émotions, vous aurez plus de facilité à les discerner, les écouter et les comprendre.
Vous aurez déjà effectué la partie la plus difficile car généralement, la réponse au besoin non satisfait source de l’émotion se fera alors plus naturellement.
Si c’est la colère que vous vivez, le simple fait de l’accueillir et d’écouter vos ressentis, (c’est-à-dire respirer en prenant conscience de la présence de l’émotion et des sensations qui se manifestent dans votre corps), rendra plus aisé la capacité à exprimer votre besoin de respect d’une manière adéquate.
Par conséquent vous serez en mesure d’exprimer calmement votre désaccord, ce qui vous libérera du poids de l’émotion, et évitera l’effet cocotte minute causé par les colères retenues qui explosent au mauvais moment avec la mauvaise personne avec davantage de conséquences indésirables.
Si c’est la peur, le fait de l’accueillir vous permettra d’appréhender son objet précis (S’agit-il de la peur du changement ? Du manque ? Du rejet ? De l’échec ?) et d’en cerner les contours avec recul rendra plus facile l’analyse des risques réels, des croyances qui vous freinent et l’émergence de solutions.
Aller plus loin, pour une sérénité durable...
Au delà de ces 5 étapes, s’exercer à la pleine conscience est très bénéfique, tout comme cultiver des pensées positives et l’émotion de gratitude. Pratiquer en conscience de façon régulière protège des émotions dites « négatives », et prévient la dépression et les troubles de l’humeur.
Grâce à la sophrologie, vous pourrez acquérir des outils et apprendre à les utiliser de manière autonome pour vous accompagner tout au long de votre vie dans les périodes difficiles.
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